Cet article est directement relié à la vidéo d’enseignement:
« Nature morte au jardin »
Enseignement peinture en ligne
La mise en place
La mise en place de la scène peut prendre du temps. Ne vous pressez pas réfléchissez non seulement aux objets et à leur disposition, mais aussi à la lumière , l’arrière plan et bien sur l’heure à laquelle vous allez accomplir votre travail. En effet en fonction de l’heure la lumière sera totalement différente et le résultat aussi.
Tachez de rester simple.
Faites en sorte de créer une composition cohérente qui tient compte des différents plans. Le but étant d’inclure le premier plan avec le fond. Nous voulons créer une composition qui lie la globalité de la scène.
L’utilisation d’un « view finder » ainsi que la réalisations de petits croquis fait sur le pouce sont une aide très précieuse pour le choix de la composition finale.
Plisser les yeux peut vous aider à mettre de coté les détails et vous concentrer sur les différentes masse dans leur ensemble, vous fera être plus conscient des valeurs tonales ainsi vous vous concentrerez moins sur les couleurs.
Une peinture réussie doit être équilibrée dans les valeurs tonales.
Essayez de prendre une photo de votre scène et après avoir exagéré les contrastes regardez la à l’envers, on est plus conscient des masses sombres et des masses claires.
Réfléchissez avant de commencer, à l’espace que vous désirez autour de la table, à la taille du mur que vous voulez inclure. N’ayez pas peur de couper la chaise du premier plan. Par exemple si l’espace sous la table n’est pas trop intéressant et n’ajoute rien à la balance de votre image.
Vous ne voulez peut être pas aller aussi bas que les pieds de votre chaise au premier plan. Les gens sauront de toute façon que c’est une chaise.
Même lorsque la table et les chaises sont en place, devant la maison, l’endroit ou nous choisissons de nous positionner change radicalement la composition.
Commencer le tableau
Je me donne une structure pour mon image en mesurant certaines des proportions principales puis en reportant ces proportions sur le papier pastel.
Bien sûr, il est très important de s’assurer que la composition de votre croquis corresponde aux proportions de votre papier!
Une fois que j’ai cette grille en place et que j’ai ajouté certaines des lignes structurelles importantes, je peux commencer le pastel.
Sous couche
Travailler sur un papier mi-ton, facilite l’évaluation des valeurs tonales. J’utilise un papier pastelmat couleur saumon.
J’aime ce papier, il est suffisamment lisse pour mettre en valeur les touches de pastel. On peut appliquer de nombreuses couches avant de saturer le papier et il peut aussi accepter des peintures à l’eau comme sous couche.
Commencez par définir les masses les plus sombres et les masses claires. Cela peut être fait soit en hachurant avec la pointe du pastel, soit en utilisant le côté.
À ce stade de l’image, ne pensez pas trop à la couleur, mais à la façon dont les zones relativement claires et sombres sont.
La couleur des pastels que vous utilisez ne doit pas être trop éloignée de la couleur de votre papier pastel. Si vous utilisiez un papier vert par exemple, n’appliquez pas une couleur complémentaire comme du rouge.
Gardez une zone sur le côté du papier libre pour tester vos pastels lorsque vous les choisissez dans la boîte. Prenez du recul et jugez s’ils sont plus foncés ou plus clairs que le papier, regardez aussi , si leur couleur vous saute aux yeux ou s’harmonise bien avec le reste. Notre premier choix est la couleur du papier et, dans une large mesure, cela dicte les relations de couleur sur l’ensemble de l’image. Si vous vous battez constamment contre la couleur d’arrière-plan, vous vous retrouverez à essayer de la couvrir, plutôt que de la construire progressivement.
Avant de penser aux détails, je veux travailler sur toute l’image, en reliant les zones entre elles de sorte que lorsque je recule et regarde l’ensemble, l’image soit légèrement esquissée. Quand je parle d’une zone, ce n’est pas nécessairement une «chose» mais cela peut être une chose où deux côte à côte, qui ont à peu près la même valeur tonale.
Ici, par exemple, le côté sombre du massif rejoint visuellement l’obscurité de la porte, formant une forme, ce qui est en fait plus intéressant car il rompt les lignes dures du rectangle. De plus, l’obscurité du vase émerge dans l’obscurité de la porte, créant un lien entre le premier plan et l’arrière-plan. Le ton clair sur la table est très proche de la lumière au sol devant la porte, et je suis consciente en travaillant, que cela pourrait me causer des problèmes, mais c’est quelque chose que je résoudrai plus tard, principalement avec un changement de couleur entre les deux.
Couleur
Je crois qu’il est important d’avoir une gamme de couleurs claires, au moins jaune rose et bleu. en les mélangeant et en les hachurant, vous pouvez créer une lumière beaucoup plus vibrante qu’avec un pastel blanc .
De même avec les tons sombres : les bruns et les violets peuvent être poussés vers le bleu s’ils sont tous de la même intensité tonale. Cela ajoute de la richesse à votre couleur.
Ici, je sais que j’ai deux couleurs dominantes dès le début de la peinture, le saumon du papier et le bleu violet des lilas. Je les utilisent autant que faire se peut, si elles sont appropriées. Et si vous regardez attentivement le tableau, vous pouvez voir que je laisse le papier visible où je le peux.
Après avoir utilisé un pastel , je le mets de côté et de cette façon, je construis progressivement ma palette et je vais réutiliser ces couleurs autant que possible.
En tant que pastelliste nous ne pouvons mélanger nos couleurs à l’avance comme on le ferait avec des huiles. Il faut le faire sur le tableau, au fur et à mesure, tout en respectant les valeurs tonales. J’aoute du bleu dans le mauve par exemple, ou bien du jaune dans du vert. Soyez prudent quant au fait d’utiliser des couleurs trop contrastées, ou bien de trop multiplier les couches de couleurs les unes sur les autres, cela donnerai un aspect que je qualifie de « boueux ». C’est pour cela que je conseille de limiter la palette de couleur et de réutiliser les couleurs déjà utilisées.
Être un artiste
Bien que bon nombre de ces décisions soient prises, il y a un moment où vous observez et vous vous concentrez sur la peinture, et espérons-le, à un moment pour allez être absorbé par celle ci. Gardez l’esprit ouvert et laissez les éléments de l’intuition entrer en jeu, mais essayez de prendre l’habitude de prendre du recul fréquemment, d’examiner votre travail et de voir où cela vous mène.
Lorsque vous travaillez en extérieur, la lumière bouge et il n’y a pas de «réalité» fixe. Un plaisir de travailler en plusieurs sessions comme ici, est que cela vous donne le temps de regarder ce qui se passe. Les ombres sur le mur, par exemple, changeaient constamment de forme et j’étais libre de choisir leurs positions pour équilibrer l’ensemble de l’image.
Quand un tableau est-il terminé? C’est difficile d’y répondre! En travaillant par étapes comme je le fais généralement, j’ai le temps de réfléchir à la photo avant d’y travailler le lendemain. Au fur et à mesure que je peins, je prends conscience de problèmes qui doivent être résolus . Dans cette démonstration, c’était particulièrement la forme de la robe de chambre ainsi que le problème de la séparation du dessus de la table par rapport au sol derrière qui posaient des problèmes. J’ai pu y repenser et les résoudre, de sorte qu’à la dernière session, j’ai pu avoir le plaisir de profiter de la théière sombre que j’ai ajouté et ainsi de peaufiner les derniers détails.
J’espère que cet article vous aura été utile. Faites moi part de vos commentaires et faites-moi savoir ce que vous en pensez.
Enfin, pour vous inspirer plus d’idées sur ce thème, j’inclus une galerie de pastels réalisée par certains de mes élèves, tous actuellement en vase clos chez eux.